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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 14:32

 

Quelques images de L'institut supérieur des arts à La Havane (Vidéo)

http://www.youtube.com/watch?v=JpPqbP-RdY4

 


  

L'Institut Supérieur d'Arts de La Havane ou l'art au service de l'art.

En 1961, Fidel Castro et Che Guevara se retrouvent pour une partie de golf à l'ancien Country Club de La Havane abandonné après la révolution. Ils se mettent à penser à la façon dont Cuba pourrait investir dans la culture. Peu de temps après, naît un plan pour construire de nouvelles écoles d'art sur le terrain de golf abandonné.

L’École, qui traduit la volonté du gouvernement révolutionnaire d’offrir une éducation soignée aux futurs artistes, non pas seulement de Cuba mais aussi du monde en développement, allait se dresser dans un cadre splendide. Cinq bâtiments pour l'enseignement de cinq carrières artistiques dans une conception humaniste de la culture et de l'art. Aujourd'hui, l'Institut Supérieur d'Arts (ISA) est considéré comme un des plus prestigieux d'Amérique latine.

Pour entreprendre un tel projet, dont le coût initial s’élevait à plus de treize millions de pesos, une fortune à l’époque, trois jeunes architectes sont convoqués : Ricardo Porro (Cuba), le coordinateur, prend sous sa responsabilité les écoles d’arts plastiques et de danse moderne et fait appel à deux jeunes architectes italiens Roberto Gottardi et Vittorio Garatti chargés de la conception des écoles de ballet, de musique et des arts de la scène.

Chacun des architectes crée avec une liberté absolue, mais tous se basent sur certaines hypothèses communes:

- Intégrer chaque élément de l'oeuvre dans l'environnement naturel et à  la topographie accidentée du site traversé par le fleuve Quibu, affluent du fleuve Almendares.

- Exprimer les racines culturelles de la nation cubaine. On y retrouve les éléments mixtes du village africain et de portails européens.

- Utiliser de la terre (brique) comme matériel de construction et la voûte catalane pour les toits

- Faire des pavillons / ateliers articulés par des cours et des galeries de circulation

Les ateliers de peinture sont organisés comme des théâtres circulaires où le modèle se trouve au centre et les étudiants tout autour.

Vue de l'extérieur chaque école se présente comme une sculpture et depuis l'intérieur comme un organisme vivant.

L'ensemble se compose de cinq écoles, cinq pavillons sur une terre d'une végétation luxuriante.

Chaque école est structurée comme une petite ville s’apparentant à une forêt dans laquelle on se promène. Voies couvertes, places, patios et galeries organisent les espaces en réseaux organiques. Les ateliers de peinture sont couverts d’une coupole qui ressemble à un sein de femme. À l’extérieur, une sculpture évoque un fruit, la papaye, symbole populaire du sexe féminin, et au centre un jet d’eau.

L'ondulation des couloirs, la forme de seins des coupoles, la fontaine : tout y est rond et constitue une évocation érotique du corps de la femme. Afin de faire face à la pénurie de béton, d’acier et d’engins de chantier sur l’île, Ricardo Porro fait appel au savoir-faire d’artisans catalans dans l’art de la construction en brique : arcades, coupoles, voûtes gauches, voûtes inclinées, voûtes portugaises, colonnades… Ces bâtiments concilient ainsi matériaux pauvres, tradition architecturale locale, esprit baroque et grandeur lyrique :

- « J’ai ressenti le besoin d’exprimer l’explosion émotionnelle de tout le peuple cubain, qui était particulièrement sensible à ce moment-là. » (Ricardo Porro)

Garatti, pour sa part, travaille sur le terrain en pente choisi pour l’école de musique et sa serpentine de box pour les répétions  est connu comme « le ver ». Pour l’école de ballet, il a conçu des voûtes légères qui semblent danser en rythme.

Tous les architectes ont adapté leur modèle aux formes structurelles de brique, en réponse à l'absence d'acier et de béton causée par le blocus américain, ce qui donne lieu à un beau concert de voûtes catalanes et de dômes.

- "Le plus important c'est que nous avons tous utilisé la même méthode, une méthode qui commence par l'analyse historique, non seulement du contexte mais aussi du moment qu'on était en train de vivre, le début d'une révolution. Dans une école de ballet tout s'intègre, le ballet est circularité, liens, mouvement, contradiction. Toutes ces formes naissent de l'analyse du mouvement du danseur ... L'école a beaucoup d'entrées car c'est une école de la révolution, tout le monde peut entrer". (Vittorio Garatti)

Au départ trois ensembles de constructions en brique ont été conçu. Les premiers à  être édifiés furent la faculté de musique, des Arts de la scène et des Arts plastiques dont la vue aérienne suggère l'image érotique d'un corps de femme. Un autre édifice avait commencé à sortir de terre afin d'enseigner l'art du cirque mais celui-ci a été abandonné pour des raisons de budget.

Roberto Gottardi, arrivé à Cuba en 1961 y est toujours plus de 50 ans après. Il se souvient encore de l’atmosphère d’euphorie et de drame des premières années de la Révolution :

« J’ai rencontré un esprit de grande liberté et d’enthousiasme, de dévouement, de grands rêves qui étaient – ou semblaient être – réalisables à court terme. L’école d’art dramatique était  le premier projet dont j’étais le seul responsable. Nous avions une grande liberté pour travailler, pour choisir le terrain où serait érigée chaque école, pour établir les propositions conceptuelles à partir de certaines conditions matérielles. »

La naissance des écoles d'art de La Havane, a été considérée comme l'une des expériences architecturales les plus uniques de la seconde moitié du XXe siècle.

Mais la conception de l'école a aussi été l'objet de controverses passionnées dans les forums nationaux et internationaux. Aucune construction d’après la Révolution n’a été plus polémique que l’École Nationale d’Art entamée en 1961. Considérée par ses défenseurs les plus enthousiastes comme un symbole de l’audace et de la volonté d’expérimentation, ses critiques les plus sévères la qualifient souvent d’explosion esthétisante non exemptée d’élitisme et dépourvue de sens.

Au départ, les trois architectes bénéficient d'une liberté budgétaire et d'une complète indépendance dans les décisions de conception. Le coût inattendu des bâtiments et son design unique, conduisent à de nombreuses plaintes de gaspillage économique

La construction des écoles se paralyse en 1965 pour des raisons  d’incompréhensions esthétiques et à cause de la pénurie de matériaux. Une bataille idéologique fait rage entre les défenseurs de la création libre, expressive en architecture et ceux qui y voyaient la négation des valeurs techniques constructives  fonctionnelles dans un pays soumis à de grandes difficultés économiques.

En raison de la situation économique seul les deux bâtiments de Porro ont pu être terminés. En 1965, lorsque la construction est interrompue, Ricardo Porro part à Paris

C'est en Octobre 1999 que l'Union Nationale des écrivains et artistes Cuba (UNEAC), décide, avec l'approbation de Fidel Castro,  de revenir au projet initial afin de le terminer et de le récupérer avec la participation de ses auteurs. Fidel Castro se montre très critique au sujet des  fonctionnaires qui ont permis à l'école d'art de tomber dans un tel état d'abandon.

Les trois architectes sont invités à revenir à La Havane pour terminer le travail.

Après consultation, ceux-ci acceptent ce nouveau défi et en novembre de la même année ils rencontrent l'organisme cubain chargé de la gestion du projet.

En  2010 l'école est déclarée « Monument National » par la Commission Nationale des monuments de Cuba dans une résolution datée du 8 novembre 2010 et parafée par Eusebio Leal, historien de La Havane.

L'École des arts visuels est particulièrement réussie, et a récemment produit des artistes qui ont obtenu une reconnaissance internationale.

La politique culturelle de Cuba a eu assez d'intelligence pour échapper au réalisme socialiste qui avait dominé dans les pays socialistes européens. Dès le début de la révolution et durant toutes les époques qui ont suivi les artistes ont su préserver  vaille que vaille une grande liberté de création,  tant dans les formes que dans le contenu parfois très critique des œuvres même si certaines périodes ont été plus difficiles que d'autres.

Aujourd'hui le travail de récupération se poursuit, j'ai pu le constater en y retournant cet été, mon dernier passage datant de 1999 même si à l'heure actuelle c'est surtout l'école des arts plastiques qui a fait peau neuve et s'il reste beaucoup de travail pour les autres écoles. La promenade vaut le détour. Il y règne une atmosphère de paix propice à la création et la ballade se fait au son du chant des oiseaux mêlé à celui des instruments de musique divers manipulés par les étudiants en pleine étude. Nous avons pu converser avec des professeurs et des étudiants. Recherche, passion, imagination, visions du monde, critique, expression, réflexion. Une grande richesse à tous les niveaux et dans un cadre fantastique. A Cuba, toutes les formes d'art sont valorisées malgré le peu de moyens dont dispose le pays, les arts sous toutes leurs formes restent une priorité, il s'agit avant tout d'un choix politique que nos pays refusent de faire ravalant la création à la valeur marchande du "produit" ... l'art se doit d'être un "placement" ... c'est le premier commandement du Dieu "Market" omniprésent même dans cette branche qui devrait être avant tout richesse culturelle, intellectuelle, réflexion, plaisir des sens et de l'esprit.

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XI ème biennale d'art contemporain de La Havane

La Biennale de la Havane, née en 1984,  est considérée comme l’une des plus importantes manifestations artistiques au monde Un événement incontournable qui attire à La Havane des artistes de renom du monde entier. Elle a lieu tous les deux ans dans la capitale cubaine. A l'origine elle avait été lancée dans le but de faire la promotion de l'art contemporain des pays appelés du "tiers-monde" Mais au fil du temps l'événement a pris de plus en plus d' ampleur et a été élargie aux artistes du monde entier. Les oeuvres sont dans leur majorité des peintures, des photographies, réalisée à partir de différentes techniques.  Les thèmes sont extrêmement variés, l'art, la tradition, la mémoire, l'urbanisation, la société ... 

La onzième biennale de La Havane s'est tenue du 11 mai au 11 juin 2012 et a transformé la ville entière  en une salle d'exposition et de spectacle géante.  Une centaine d'espaces publics de la capitale cubaine participaient à l'événement. C'est comme "apporter l'art au bruit de la rue". Parallèlement aux manifestations officielles de la Biennale et aux activités offertes en "off", des centaines d'autres artistes se sont donné rendez-vous jusque dans les rues de La Havane pour ce festival de peinture et sculpture, photos et films, montages et performances diverses. La population, enthousiaste, a répondu "présent" dans cette féerie de l'expression artistique multiple. L'Art était omniprésent dans les espaces publics de différents quartiers de La Havane, la vieille Havane, la forteresse du Morro, le quartier de banlieue, San Augustin, le Malecon (bord de mer) etc... Un événement résolument tourné vers la jeune création africaine et caraibéenne.  Y ont assistés plus de 180 artistes de 43 pays . 

Si la majorité des artistes sont Cubains - dont certains basés aux Etats-Unis comme Carlos Garaicoa, Florencio Gelabert Soto et Los Carpinteros (Dagoberto Rodriguez Sanchez et Marco Antonio Castillo Valdés) -, les cinq continents sont représentés par des artistes de tous genres.

Le thème de cette année était : Pratiques artistiques et imaginaire social. le thème de la mémoire était au centre de l'exposition.

 

La tendance à l'homogénéisation, conséquence de la mondialisation et de la capacité des médias à fabriquer des mémoires collectives manipulées, provoque une amnésie de plus en plus généralisée. C'est pourquoi la Biennale a voulu développer le thème de la mémoire afin de souligner les expressions artistiques qui tendent à récupérer ces zones de mémoire.

 

La décolonisation qui commença au 19ème siècle a permis la réévaluation des cultures des pays qui avaient été soumis à une mémoire d'assujettissement. Il fallait leur restituer une mémoire et démanteler les définitions basées sur l'exclusion qui niait à ce monde la possibilité d'occuper un espace dans la culture universelle. Il fallait désacraliser la Grande Histoire de l'Art, une discipline dont la tradition ethnocentrique est bien connue.

 

Dans le contexte actuel, la relecture des patrimoines historiques et des imaginaires symboliques collectifs (politiques, sociaux, religieux, culturels) oxygène la production artistique. le regard de ces artistes vers le passé ne laisse pas de place à « la représentation innocente ». Il existe une communication où la mémoire n'a pas perdu son sens et où l'artiste préserve son "don-quichottisme" en essayant de neutraliser les effets d'une société en crise. La biennale a exploré les liens entre l'art, l'espace public et le citoyen, les différentes significations du secteur public, en tenant compte des interventions dans les espaces urbains. Les projets à caractère interactif, ludique, multidisciplinaire, les processus d'insertion sociale. 

 

 Les organisateurs déclarent dans le texte fondateur de cette édition 2012 :

« L’art a étendu son espace d’action. Ses manières d’agir et les façons de structurer ses narratives continuent à créer le débat. Il est toujours et encore polémique de déterminer ce qui peut être acceptable ou non dans la présentation d’une œuvre, tout comme l’impact que peut avoir tel ou tel processus de travail [créatif] d’un point de vue éthique. […]

La manière dont nous comprenions la relation de l’art avec la vie ne correspond pas à une formulation mécanique, et n’est pas non plus une téléologie qui serait le but de toute chose. Les galeries, les centres d’art et les musées ont incorporé de façon progressive une stratégie de promotion qui favorise un art plus participatif et qui implique le spectateur. […]

Nous voulons mettre en valeur le rôle de l’art dans la transformation d’objets et comme catalyseur de thèmes sociaux. [...] Pour cette Biennale il est crucial de permettre ce dialogue entre dedans et dehors, de travailler avec l’art vif/vivant et d’engager de manière permanente le spectateur. Nous désirons convertir le contexte cubain et les espaces publics en un laboratoire temporaire d’expérimentation artistique. »

Cuba, un petit pays aux grandes idées et à l'imagination débridée.

 

 


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LA MUSIQUE CUBAINE

PETITE HISTOIRE DE LA MUSIQUE CUBAINE

 A Cuba la musique est omniprésente, les musiciens sont légion et souvent excellents. En Europe on n'en connaît souvent même pas l'ABC. Après la révolution les grandes sociétés de distribution ont cessé de diffuser les œuvres des musiciens qui travaillaient dans l'île et pendant des dizaines d'années nous sommes restés sourds à la richesse de la musique cubaine.

 C'est surtout  avec la sortie du disque "Buena Vista Social Club"  et l'éveil de  Ray Cooder à la musique cubaine que le monde a enfin redécouvert une infime partie de la richesse musicale de l'île.

Depuis de plus en plus de concerts sont organisés et d'autres groupes sont devenus populaires en Europe, on commence à se rendre compte de la mine d'or musicale que constitue ce pays. Un pays où la tradition musicale est forte et qui a su donner aux artistes les outils nécessaires pour arriver à un  haut niveau musical. L'enseignement des arts et de la musique est prise très au sérieux et les écoles sont de très haut niveau.

A Cuba il est possible et courant d’être un musicien professionnel. Ce n'est pas comme pour beaucoup ici une activité secondaire. 12000 musiciens professionnels sont répertoriés à Cuba.

 Tous les genres musicaux ont leur place. Traditionnel, Jazz, classique, chanson (Nueva Trova) Rock, Rap, Hip Hop, etc…

 On dit que dans l'île on parle en chantant, on danse en marchant et on séduit avec les paroles d'une chanson.

La musique cubaine est née au carrefour de plusieurs continents, c'est ce qui la fait si riche. rumba, mambo, cha-cha-cha, boléro, són, danzón, changuï, guajira, pachanga, songo …

 

La musique cubaine va naître de la rencontre entre deux traditions celle des esclaves noirs déportés d’Afrique et celle des populations blanches venues d’Europe, principalement d’Espagne. Les blancs et les Noirs installés à Cuba présentent une grande variété culturelle et ethnique : les Congos, les Lucumis, les Carabalis les Araras n'ont ni la même langue ni le même système religieux ni les mêmes rythmes pour accompagner leurs rites, de même les Andalous, les Canariens et les Galiciens ne jouent pas la même musique.

Des recherches récentes affirment que dans les contredanses de Manuel Samuell (1817-1870) on trouvait déjà le tempo des habaneras. La Habanera, née de la danse créole et de la contredanse, a aussi  influencé le développement du tango argentin et d'autres musiques sud-américaines.

Le "son" et le boléro sont arrivés à la Havane depuis les provinces orientales, en particulier de Santiago de Cuba.

Le boléro est apparu au début du 20ème  siècle avec de grands compositeurs comme Alberto Villalón (né en 1882) et Sindo Garay (1867).

Les principaux airs de la vieille chanson romantique étaient des boléros, Orlando de la Rosa et Isolina Carrillo (1907-1996), en étaient des compositeurs fameux. C'est Carillo qui est le compositeur de la fameuse chanson " Dos Gardenias". 

 

C'est à la deuxième moitié du XIXe siècle que réapparait le "son" montuno. En 1920, le Sextour Habanero fait son apparition dans les salons de bal de la haute société de la capitale. Le trio Matamoros, commence sa longue et importante carrière en 1925 à Santiago de Cuba. Le trio nous laisse quelques chansons classiques telles que: Son de la Loma, Mariposita de Primavera et Lágrimas Negras.

Un peu plus tard, arrive la première époque d'or du "son" qui verra surgir de nombreuses formations, dont quelques-unes commencent à enregistrer pour de grandes compagnies américaines.

 

Aux pionniers du "son", ont succédé Arsenio Rodríguez (1911), Miguelito Cuní, Félix Chapotín (1907) et Roberto Fax, pendant qu'Arcaño y sus Maravillas, la Sensación et d'autres orchestres danzoneras et charangueras animent les principaux bals de la capitale dans les années 40 et 50.

En 1950, Enrique Jorrín lance La Engañadora, le premier cha cha cha, et c'est en 1952 que Pérez Prado compose son premier mambo. La deuxième période du "són", arrive dans les années 50 avec l'apparition d'un autodidacte provenant de Cienfuegos: Benny Moré (1919-1963), qui gagne quelques années plus tard le titre de "Bárbaro del Ritmo". Le compositeur et chanteur revitalise la forme traditionnelle, en donnant au "son" montuno des accents de jazz band. Benny Moré a énormément influencé l'évolution de la musique cubaine et de la Caraïbe de même qu'un autre musicien incontournable de l'histoire de Cuba comme Bola de Nieve (1911-1971).

Un chanteur très populaire aussi à Cuba dans les annés 60 et 70 est Carlos Puebla(1917-1989). Il a composé une série de chansons qui illustraient la réalité post révolutionnaire.

 

En 1970, apparaît l'orchestre de musique populaire de danse, Los Van Van, dont le directeur est Juan Formell, doué d'une sonorité très typique et moderne.

La "musique de danse" cubaine, très connue de nos jours dans pratiquement tous les pays du monde, vit sa croissance et sa splendeur à la fin des années 80 et au commencement des années 90. Des orchestres comme Los Van Van,  NG La Banda surgissent puis d’autres comme Paulo FG y su Elité et Isaac Delgado, parmi tant d'autres dont le niveau musical est très élevé. 

Cuba mélange avec harmonie différents genres musicaux. Souvent vous serez surpris de voir qu'un musicien d'un groupe "salsa » est capable de vous interpréter une musique classique ou de jazz. C'est que dans les écoles d'art de Cuba, tous les musiciens ont une formation générale dans différents genres musicaux.

 

Mais les rythmes traditionnels influencent aussi tous les genres musicaux. Les sonorités du jazz cubain en sont imprégnés de même que certains morceaux plus classiques.

 

Dès les années 70 se développe le groupe Irakere, à la fois très populaire et groupe de recherche il s’apparente essentiellement au jazz.

Le "Grupo expérimental del l'ICAIC", dirigé par Leo Brouwer (né en 1939) expérimente une musique alors d'avant garde. Leo Brouwer, musicologue, guitariste, compositeur, chef d'orchestre et écrivain compose de la musique contemporaine et de la musique de film. La consigne est de tout essayer, ne jamais craindre l'innovation.

 

C’est au milieu des années soixante que Alfredo Guevara et Leo Brouwer, proposent à des jeunes artistes de la Nueva Trova d'intégrer un groupe expérimental à partir duquel ils pourront élaborer un langage nouveau.

Les membres du "G.E.S." consacrent de nombreuses heures à écouter de musique classique et contemporaine, du jazz y compris dans ses tendances les plus modernes-. La musique populaire cubaine et celle d'autres pays et continents, la variété internationale, le rock…

De cette recherche naissent une série d'œuvres d'une grande richesse que l'on peut trouver réunies sur 4 CD au nom del " Grupo de Experimentación Sonora del ICAIC.

 

Aujourd'hui les grands noms du jazz cubain sont Chucho Valdès, Ernan Lopez Nussa, Gonzalo Rubalcaba, Ramon Valle et beaucoup d'autres artistes de grand talent, dont beaucoup restent encore inconnus en Europe. Un Festival de jazz a lieu tous les ans à Varadero où les grands noms du jazz international participent.

En musique classique le pays a connu des compositeurs comme Saumell, Ignacio Cervantés, Lecuona, Amadeo Roldán.  on peut citer aussi Frank Fernandez, Jose Maria Vitier auteur de la "Misa cubana" et de nombreuses compositions pour le cinéma. « La orquesta sínfonica nacional » se produit régulièrement dans des salles combles devant un public enthousiaste et interprète tous les grands compositeurs internationaux. Le prix des concerts est extrêmement bas ce qui permet a tout le monde d’en profiter.

Un autre genre qui s'est beaucoup développé  après la révolution est la "Nueva Trova", des chansons à textes poétiques ou philosophiques dont les auteurs les plus connus sont Silvio Rodriguez, Pablo Milanès, Sara Gonzalez, Vincente et Santiago Feliu, Noel Nicolas, Amaury Pérez et plus tard, la nouvelle génération avec Carlos Varela, qui se définit aussi comme appartenant au rock cubain. D’autres comme Sintesis lient la modernité à la musique folklorique.

Aujourd'hui se développent aussi une série de groupes aux sonorités modernes, « Buena Fe », Polito Ibanés , des groupes de rapt comme "Orishas" ou des groupes de Hip Hop très appréciés de la jeune génération. 

 

 

SILVIO RODRIGUEZ

 


 

 

29/1/1994

 Français

Récital intégral de Silvio Rodriguez à l'Université Libre de Bruxelles le 29 janvier 1994 dans le cadre d'une journée organisée par la Coordination contre le blocus de Cuba (composé de 70 organisations)

Un moment de grande communion. Silvio lors d'un concert exceptionnel entouré d'un public très chaleureux et enthousiaste. Un de ces moments inoubliables, rien de mieux dans la vie que de partager des moments comme celui là. Je vous laisse cette vidéo que je viens de récupérer comme un cadeau à ceux qui n'ont pas pu y assister et aux heureux qui étaient présents et se souviendront avec enthousiasme. Un énorme merci à Silvio pour ce si beau récital où il a donné le meilleur de lui même et à tous les participants qui ont fait de ce concert un moment très spécial.

Récital complet plus ou moins 1h30 de chansons.

 

Español

Recital integral de Silvio Rodriguez en la Universidad Libre de Bruselas el 29 de enero del 1994 en el marco de un dia Cuba organizado por  la Coordinadora para el levantamiento del bloqueo a Cuba (integrado por 70 organizaciones)

Un momento de gran comunión, Silvio en una actuación exepcional rodeado del cariño de un público muy caluroso y entusiasta. Uno de estos momentos que no se olvidan, nada más grande en la vida que compartir momentos muy especiales como este. Dejo este video como pequeño regalito a los que no pudieron asistir y a los afortunados que alli estaban y se recordaran con entusiasmo. Miles de gracias a Silvio por su recital tan bello y a todos los participantes que le dieron al concierto un toque especial.Recital completo, mas o menos 1h30 de canciones.

Lista de las canciones:1. Compañera2. LLegue por san antonio de los banos3. El hombre extraño4; Venga la esperanza5. El dulce abismo6. Pequena serenata diurna7. La maza8. De la ausencia y de ti9. En estos días10. Desnuda con sombrilla11. Y Mariana12. El necio13. El el problema no es14. Te molesta mi amor15. Ojala16. Te doy una canción17. Una mujer con sombrero18. Quien fuera


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Cinéma cubain

C’est en 1959 que Alfredo Guevara fonde  l'ICAIC. C’est avec son ami brésilien Glauber Rocha qu’il devient l'un des "théoriciens" du "Nouveau cinéma latino-américain".
Avec d'autres amoureux du cinéma menés par l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature 1982, il crée la « Fondation du Nouveau cinéma latino-américain ».
Alfredo Guevara  a toujours dirigé l'ICAIC avec une grande ouverture d'esprit, ouvrant ainsi la porte au débat et à la créativité. Il n’a jamais craint la critique et a toujours défendu ses points de vue avec conviction en toutes circonstances. Il a aujourd’hui laissé la direction de l’ICAIC à Omar Gonzalez et préside le fameux « Festival Internacional de Cine Latinoamericano » de La Havane.

Le rendez-vous est incontournable et annuel. Le « Festival de cinéma Latino-américain de La Havane » a lieu chaque année en Décembre. Certains cubains prennent leurs vacances à ce moment et voient jusqu'à 6 films par jour, les queues sont gigantesques et nombreux sont les étrangers qui viennent aussi s'enfermer dans les salles obscures. Le festival est reconnu de manière internationale et est extrêmement populaire en Amérique Latine.

Dès l’avènement de la révolution, L’ICAIC fait preuve d’un grand dynamisme et le cinéma cubain se développe à toute allure. Des camions cinéma partent dans les villages les plus reculés pour montrer le cinéma aux paysans qui assistent pour la première fois à ce genre de spectacle. En décembre 1985 est fondée l’Ecole latino-américaine de cinéma de San Antonio de los Baños en collaboration avec des réalisateurs et intellectuels de toute l’Amérique latine. 

Parmi les cinéastes les plus importants d'Amérique latine se trouvent ceux de Cuba avec des films remarquables comme « Memoria del subdesarollo », «La muerte de un burócrata », « Fresa y chocolate » de Tomás Gutierez Alea. Les documentaires de Santiago Álvarez, « Madagascar », « Suite Habana », de Fernando Pérez,  reconnu par la critique internationale et titulaire de plusieurs prix ainsi que « Viva Cuba », de Juan Carlos Cremata, qui a reçu le Prix Jeune Ecran du Festival de Cannes 2005.
Une nouvelle génération a pris le relais avec Pavel Giroud, Arturo Infante … Un Festival des jeunes réalisateurs est organisé tous les ans à La Havane.

L'ICAIC récupère lentement des conséquences de la terrible crise des années 90.
La recherche de nouvelles formules de production, l'utilisation de nouvelles technologies, la création de films à petit budget et l'association avec des producteurs étrangers lui ont donné une nouvelle impulsion.

Le  festival international du cinéma pauvre est né en 2003 et se déroule à Gibara, une petite ville de la province d’Holguin, dans l’Est de Cuba.

C'est Humberto Solas,  réalisateur cubain aujourd’hui décédé qui en est le fondateur. La crise des années 90 a eu des répercutions très graves sur le cinéma cubain, Solas a alors décidé de favoriser une nouvelle façon de faire du cinéma avec des moyens économiques limités. Une espèce de laboratoire qui devrait aboutir à la création d’un réseau international du cinéma pauvre capable de rassembler des jeunes talents, des moyens matériels et un capital spirituel important. Une façon aussi de démocratiser le cinéma et de donner la parole à des réalisateurs à qui on ne donne aucune chance de présenter leurs œuvres dans les grandes salles du cinéma commercial.
Le festival est une alternative à la globalisation cinématographique  et une référence mondiale en ce qui concerne la production audiovisuelle à thèmes sociaux, humains et politiques.

 

 

 

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